5 but et 5 passe décisive pour Antoine Mille cette saison. CC La Berrichonne de Châteauroux
Passé par Colomiers, Antoine Mille, âgé de 25 ans, évolue à Châteauroux en National. Malgré la situation compliquée en championnat, le castelsarrasinois est toujours en lice en Coupe de France et affronte le Havre dimanche à 17 h 30. Avant ce 16e de finale, il revient sur ses premières années passées en région toulousaine, de son saut vers la Nationale, son envie d’évoluer au haut niveau en passant par sa panenka ratée qui a fait réagir il y a deux semaines.
Plusieurs sources se contredisent sur votre parcours en jeunes. Vous pouvez nous éclaircir sur ce point ?
“Ma première licence est au TEC, c’était le seul club qui était assez proche de chez moi et qui me permettait de commencer le foot à 5 ans alors que normalement les clubs acceptent les enfants plutôt à 6 ans. Ensuite je suis parti jusqu’à mes 14 ans au TFC. Mais je n’ai pas pu continuer car je n’ai pas été sélectionné pour la préformation. Finalement, je signe à Colomiers en évoluant à chaque fois au meilleur niveau jusqu’en senior notamment avec le groupe National 2.”
A Colomiers vous y restez 4 ans, vous avez gratté un peu plus de temps de jeu au fur et à mesure. Que retenez-vous de ces années dont cette dernière saison pleine avec 25 matchs joués ?
“Après ma saison en U19 national je jouais avec la réserve ou en équipe 3. Mais au fur et à mesure j’ai su grimper les échelons pour m’imposer avec la réserve puis avec l’équipe première. Ce n’était pas facile parce qu’ il y avait à chaque fois de très bons groupes. Ça m’a permis d’apprendre l’exigence du monde sénior et du haut niveau. J’ai aussi la chance d’avoir eu un coach en équipe 3 qui me disait de ne jamais lâcher parce qu’ il voyait un potentiel en moi dans une période où je voulais mettre le foot de côté.”
Vous vous éloignez de la région en partant à Bourg-en-Bresse pendant 2 ans. Quelle est la raison de votre départ de Colomiers ? Est ce que c’était un peu la suite logique de votre carrière ?
“Pour moi, oui c’est la suite logique même si c’est un peu un coup de chance. Je suis en négociation avec Colomiers mais aussi Le Puy Foot pour rester au niveau de national 2. Mais le capitaine de l’équipe 1, qui connaissait bien l’entraîneur de Bourg-en-Bresse, à la recherche d’un milieu de terrain, lui a parlé de moi et le coach m’a appelé pour signer après un essai concluant.”
Quelles sont les différences entre les deux niveaux que vous avez connu ?
“Au niveau des structures, ce ne sont pas les mêmes choses étant donné que deux ans avant Bourg-en-Bresse était en Ligue 2 ce qui leur a permis de se professionnaliser. Et en terme de niveau de jeu, en National 2, il y a toujours une ou deux équipes plus faibles où les points sont plus simple à prendre alors qu’en National rien est joué avant chaque match.”
Lorsque vous arrivez à Bourg en Bresse, le club est en National. Vous êtes aux portes du monde professionnel français, quel est votre sentiment à ce moment-là ?
“Mon objectif a toujours était de jouer au niveau professionnel, c’est-à-dire s’imposer au haut niveau puis faire en sorte de pouvoir jouer le plus haut possible. Forcément quand on se rapproche de l’objectif, on n’a pas envie de s’arrêter. Quand j’arrive à Bourg-en-Bresse, je ne suis pas prévu comme un titulaire avec le recrutement mais j’ai confiance en mes capacités. Petit à petit j’ai eu du temps de jeu surtout avec la Coupe de France qui m’a permis de m’exprimer pour pouvoir faire plus de matchs en championnat. L’objectif reste d’aller chercher la ligue 2 d’abord puis la ligue 1.”
Pendant ces deux années, vous faites des saisons pleines, avec beaucoup de matchs. Qu’est ce que vous retenez de cette période sur le plan personnel et collectif ?
“La première année on joue la montée jusqu’au bout. C’était magnifique étant donné que j’ai été un acteur important dans cet objectif alors que j’arrive de National 2. La deuxième est plus particulière car on joue le maintien qu’on ne réussit pas à avoir. Ça m’a permis de voir les deux dynamiques possibles. Au niveau personnel, c’est enrichissant puisqu’on prend énormément d’expérience.”
Cet été vous retrouvez la National en signant à La Berrichonne de Châteauroux, comment ça s’est fait ?
“Après que Bourg-en-Bresse soit relégué officiellement, il y a eu des discussions avec le club pour me laisser libre. Une fois que je n’étais plus “payant”, j’ai eu plusieurs appels. Mais c’est Châteauroux qui m’a le plus convaincu quand ils sont venus vers moi.”
Actuellement l’équipe est 16ème et relégable, qu’avez vous pensez de cette première partie de saison ? Vous êtes en accord avec vos objectifs ?
“On savait qu’on allait jouer le maintien car le club était dans une mauvaise situation financière avec beaucoup de changements dans l’effectif cet été. Maintenant la première partie de saison est très décevante. On peut montrer de belles choses mais on arrive pas à gagner avec beaucoup de match nul et des défaites.”
Vous avez été aligné 20 fois toutes compétitions confondus cette saison, pour 5 buts et 5 passes décisives. Si vous deviez faire une autocritique sur les 6 premiers mois, qu’est ce qui en ressortirait ?
“C’est particulier parce que sur le plan collectif la saison est pour l’instant décevante. Mais sur le plan personnel je suis content parce que je n’ai jamais eu autant de statistiques et je joue pratiquement tous les matchs. La satisfaction est mitigée parce que je me réjouis de ce que j’apporte à l’équipe mais ce n’est pas assez car on arrive pas à gagner les matchs.”
Quelles sont les ambitions sur le plan collectif pour la deuxième partie ? Quelles seront les forces pour se maintenir en National ?
“Les ambitions sont forcément le maintien en championnat mais aussi continuer l’épopée en Coupe de France. Pour le maintien, il faudra améliorer l’aspect défensif parce qu’on finit jamais un match sans prendre de but. Cela pose problème à notre niveau.”
Concernant la Coupe de France, comment jugez vous votre parcours jusqu’à présent alors que vous êtes à un match d’égaler le record du club ?
“Pour l’instant, il est quasiment parfait. En plus on a affronté des bonnes équipes comme lors des derniers matchs contre les Herbiers ( en National 2, NDLR) ou encore le Red Star (leader de National, NDLR) . Donc même si les matchs ne sont jamais facile, on arrive toujours à se sortir du piège.”
Vous jouez Le Havre ce week-end, la magie de la Coupe de France est faite pour ça j’imagine que vous y croyez en la qualification surtout quand on joue devant vos nombreux supporters ?
“Forcément qu’on y croit, ça reste un match de foot. On affronte le Havre qui, pour moi, est une belle équipe qui joue très bien. On croit à l’exploit notamment avec ce que le contexte de la Coupe de France peut faire. Notre force sera aussi les supporters qui vont venir en nombre nous encourager.”
Cette compétition vous à fait remarquer sur les réseaux sociaux notamment avec votre panenka ratée lors des 32ème de finale, expliquez nous ce geste ?
“Peut-être un peu trop de confiance. Dans le match je mets le but du 1-0 et je fais un bon match. Lorsque c’est mon tour de tirer le pénalty, je sais que c’est celui de la gagne. J’avais déjà l’intention de tirer au milieu parce que les gardiens ont tendance à plonger sur les côtés. J’en parle à mon capitaine juste avant qui est d’accord avec moi et qui me dit de tenter la panenka. Je fais un geste affreux, horrible au moment de tirer. Heureusement qu’on remporte le match quand même.”
Comment avez-vous géré les critiques étant donné qu’un joueur à votre niveau n’y est pas habitué ?
“Je l’ai pas mal vécu. Quand je vois la trajectoire de la balle, je sais que ça va faire le tour sur les réseaux mais je ne m’attendais pas à autant de réactions. Les messages où l’on se moque de moi m’ont fait plus rire, je ne l’ai pas pris personnellement et cela n’a pas touché ma confiance.”
