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Carnet noir : Du monde et des larmes pour un dernier adieu …

L’église d’Ayguevives, petit village du Lauragais, était bien trop exiguë ce lundi 12 juin pour accueillir les nombreuses personnes venues rendre un dernier hommage à Sebastien Lasserre. Seb, comme nous l’appelions tous,  parti beaucoup trop tôt à l’âge de 44 ans,  juste à l’issue d’une éreintante saison de football. Une saison qui l’a vu échouer d’un cheveu pour la montée en R2 avec  son club de Saverdun. Un projet qu’il portait à bout de bras depuis deux saisons avec le bon président Deleau dans un fief du rugby. A un niveau jamais atteint par le club. Une magnifique saison dont il avait déjà tourné la page se lançant avec frénésie sur l’exercice suivant, multipliant les entretiens et lançant le Mercato. Sûrement au détriment de sa santé et de son cœur…

Car coach Lasserre ne faisait pas les choses à moitié. En bon compétiteur, il savait se donner les moyens de gagner. Ses détracteurs , car on ne fait jamais l’unanimité dans ce métier, pouvaient le trouver trop ambitieux pour le niveau, trop exigeant…. Mais quand on a été élevé au biberon de la gagne, difficile de contenter les amoureux du foot loisir…

Même quand on est un très bon gars. Car Sebastien aimait ses joueurs qui le lui rendaient bien. Bien sûr, comme tous les coachs , il faisait des choix. Mais toujours dans le respect de l’autre et de l’intérêt général du club… Ses anciens joueurs de Pamiers, Colomiers, Portet ou Muret effondrés et présents dans cette petite église pour l’accompagner en attestent. Sans oublier tous ses Saverdunois aux couleurs du club solidaires dans la douleur. On aurait pu faire de bien belles équipes de football avec pris au hasard et en m’excusant vivement pour ce que je ne vais pas citer, les Ariégeois tout d’abord avec les frères Fadil et Garcia, le solide Pelous, Vincent Latrille, Gaylord Tavares, Larry Viltard ou Pierre Mercier. Et toute son équipe de U13 du FCP qui étaient une de ses fiertés. Une petite délégation portésienne autour de Boris Folio…. Les anciens Muretains ou Columérins derrière son capitaine emblématique Pelé Ait Ad , Momo Bouchahda, Dimitri Quenet…

Car Sebastien comme l’a titré Footpy était « un emblématique coach régional ». Je me souviens du message de son frère Ronan le soir du titre de DH avec Muret et de la montée en N3. « Le sorcier ariégeois a encore frappé ». Un sorcier fier du feu d’artifice tiré ce soir là au dessus de Clement Ader son stade fétiche. Devant les yeux de sa maman, sa plus fidèle supportrice, toujours avec lui au bord des terrains.

Après ce titre, il avait mené  l’année suivante les Blaugrana à la troisième place de la N3 avec un 3 5 2 qui en avait bluffé plus d’un y compris votre serviteur alors son Directeur sportif. Muret, représenté par une imposante délégation autour du Président Baronchelli et de Philippe Trunzer, comme pour rappeler que c’était son club de cœur. Après trois ans de réussites, il avait vécu son limogeage comme une injustice, une blessure non encore refermée. Comme pour la plupart de ses pairs. Mais pour Seb cela avait été très violent…

Muret dont il avait porté les couleurs, après ses années de formation au Tfc, en tant que joueur de la DH à la CFA sous les ordres de Pascal Sempé également présent dans cette petite église. Avec toujours sa grinta, son envie de progresser et ses percussions. Un joueur généreux et fiable à l’image de l’homme qu’il était au milieu d’une brillante génération représentée à Ayguevives par les Oufekir, Calvet ou autre Belaval  toujours présents à ses côtés…

Présents aussi une pléiade de coachs pourtant souvent en concurrence avec lui. Comme pour rappeler que nous sommes une grande famille capable de se déchirer parfois mais solidaire dans les coups durs. Sébastien Mignotte, Cédric Jandau, Jean Marc Pons, Louis Ducos ou Alain Tartas et j’en oublie forcément étaient là pour accompagner leur pote et collègue Seb et représenter la confrérie. Sans compter tous ceux qui ont réagi sur les réseaux sociaux.

Car lorsque la nouvelle du décès de Seb s’est répandue, l’incrédulité d’abord puis la tristesse se sont abattus sur notre microcosme. De l’Aveyron aux Hautes Pyrénées les hommages se sont multipliés. Un bon mec nous a quittés bien trop tôt.

Il repose désormais en paix, comme l’a souligné le prêtre, auprès de son papa sur sa petite colline du Lauragais. Accompagné à sa sortie de l’église par un magnifique rayon de soleil comme pour souligner que ce serviteur du football avait assez pris d’ondées sur les terrains…

Qu’il me soit permis d’adresser à sa maman, ses deux adorables filles et à son frère l’expression de la tristesse de toute une famille, celle du foot.

Tu vas nous manquer Séb  ! Et si le latéral opposé ne resserre pas assez n’hésite pas de là-haut à lui mettre un petit jeton.

Adishatz coach !

 

 

JL F

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