Les confinements et arrêts des championnats successifs ont des répercussions au-delà du sport. Le Sénégalais Mamadou Sané en subit encore aujourd’hui les conséquences. Son club, le Rodéo, tente de lui venir en aide en attendant une régularisation.
Mamadou Sané est arrivé en 2019, pour le début de la première “saison Covid”. Né au Senegal, il a pu jouer au Football à un bon niveau avant de devoir arrêter pour subvenir aux besoins de sa famille. Sur les conseils de son agent, il tente sa chance en Europe lors d’essais à Londres, puis arrive en France à 27 ans, dans les conditions que l’ont sait. Il rêve de gagner sa vie dans son sport de prédilection et parvient à trouver un premier point de chute : Lucé, près de Chartres. On lui promet de l’aide pour s’installer et faire les démarches mais rien n’arrive.
Mamadou Sané sous ses anciennes couleurs à Lucé (crédits : AFL)
Celui qui a arrêté ses études à 17 ans pour aider sa mère financièrement, doit se résoudre à chercher du soutien ailleurs très rapidement. Un ami lui conseille Toulouse et à son arrivée, son chemin croise celui de Bébé Aziz. Le patron du Toulouse Rodéo l’observe pendant deux entraînements et est convaincu du potentiel du milieu de terrain. Après seulement 5 matches, il s’impose comme une évidence dans l’équipe et le staff est heureux d’avoir trouvé une pièce maîtresse qui peut porter le club au niveau supérieur.
Ça tombe bien, le milieu de terrain est ambitieux et aime relever les défis. Ses qualités de vitesse et techniques parlent pour lui. Peu impressionnant physiquement, il est cependant rassurant pour ses coéquipiers dans sa conservation du ballon. Pas étonnant que ses modèles soient Verratti et Inesta. Mais l’arrêt de la saison lui pèse : « J’aime trop jouer au foot et aussi encadrer les jeunes. Depuis que je suis là j’ai pu transmettre un peu de ce que je sais aux U13 et U14. Mais là je ne sais pas quoi faire maintenant ».
D’autant que son visa a aujourd’hui expiré. Les démarches pour un permis de travail vont au ralenti, même s’il a le soutien du Rodéo pour les procédures. En attendant, Bébé Aziz lui a trouvé une solution pour le loger. Le président compte bien le garder au club, en espérant qu’il aidera à la montée la saison prochaine. « Le niveau National, je l’ai déjà. Je pense même avoir mes chances dans une équipe de Ligue 2. En attendant, je cherche à me rendre utile et à m’intégrer du mieux possible. Sur le terrain, c’est déjà fait, j’ai été très bien accueilli et je m’entends bien avec tous mes coéquipiers ». Mamadou attend désormais que la paralysie sociale et sportive cesse pour voir son horizon se dégager.
