Grand format

Médias – Jean Rességuié veut voir les “Pitchouns” au Stade de France

C’est la voix du foot depuis plus de 30 ans sur RMC. Jean Rességuié commente la Ligue 1, la Ligue des Champions et bien sûr l’équipe de France. Le journaliste originaire de Montauban a accordé à Footpy un long entretien pour nous parler de sa passion, de sa région et du TFC. « Jano » nous raconte ses anecdotes et son histoire forte avec le club toulousain. Entretien.

 

Jean, vous êtes très attaché à Montauban…

Montauban c’est ma ville, là où j’ai grandi. Mon père était commerçant et photographe aussi, collaborateur à la « Dépêche du Midi », ce qui ajoute un côté émotionnel. À Montauban, pour certains, je suis Jean Rességuié, le fils du photographe, pas le journaliste. Et ça me fait plaisir. Montauban, c’est aussi là où j’ai débuté professionnellement à « La Dépêche du Midi » puis à « Radio Bas Quercy », qui n’existe plus malheureusement. Je ne suis plus là-bas depuis 1996 mais je reviens le plus souvent possible. Puis j’ai grandi avec « RMC », d’abord à Toulouse où je faisais aussi les infos générales, puis à Montpellier, Monaco et enfin depuis Paris où j’ai repris le commentaire de match, et aussi pendant 10 ans « Larqué Foot » le dimanche matin. Je suis un privilégié, j’ai le job de rêve !

 

Vous parlez foot depuis plus de 30 ans sur « RMC ». Avez-vous joué au foot lorsque vous étiez enfant ?  

Bien sûr ! J’ai joué aussi au hand à l’US Montauban jusqu’à National 3. Mais le foot a toujours été mon sport passion. Le club avec lequel j’ai le plus de lien dans la région, c’est le MFC. Ce lien, c’est depuis toujours. C’est le club où j’ai évolué gamin jusqu’à la catégorie junior. J’ai joué avec des gars comme Rodolphe Portoles, Robert Delgado qui ont connu la Division 3. Ensuite j’ai joué à Saint-Nauphary puis en sénior à Meauzac, où j’ai été aussi et surtout dirigeant avec le président Gérard Laveron, où l’on a instauré les « matchs de Gala » dans le stade qui touchait le cimetière du village. L’équipe de Sète de Dominique Bathenay est venue joué contre un club allemand, le TFC de Pierre Mosca avec Václav Němeček sur le terrain, le Montpellier de Valderama et bien d’autres sont venus aussi… On avait fait croire au Maire qu’il fallait casser le mur du cimetière pour faire des tribunes tellement on avait du monde.

Jean Rességuié correspondant à Toulouse pour RMC en 1990

 

“Le triplé d’Elmander est mon meilleur souvenir au Stadium !”

 

Vous avez aussi été dirigeant dans votre club de cœur un peu plus tard…  

Oui, en 1992 je retourne au MFC puisque ce sont des potes qui reprennent le club, en DH. Entre 1992 et 1995 j’étais responsable de la communication. On était remonté jusqu’en National 2 avec François Brisson, champion olympique en 1984, qui était entraineur-joueur, avec Francis Gillot qui a fini sa carrière ici. On rate la montée en National 1 et le départ de François Brisson à Lens où il devient entraineur adjoint de Daniel Leclerq nous coupe un peu les ailes. Mais pour lui c’était fantastique, il est champion de France 1998 et en 2000 il atteint la demi-finale de la Coupe de l’UEFA en tant qu’entraineur principal (perdue face à Arsenal). De mon coté, en 1995, j’ai dû arrêter à cause de mon boulot puisque j’ai dû m’installer à Montpellier pour RMC. Mais j’ai toujours continué à suivre le club.

 

Quel est votre meilleur souvenir de cette période ?

Mon plus beau souvenir, c’est la coupe de France 1994/1995 où on bat à Sapiac le TFC de Rolland Courbis alors en D2. Je crois qu’on a encore le record du nombre d’entrées payantes dans la cuvette de Sapiac, c’était énorme. Derrière on perd contre Beauvais qui était aussi en D2 mais on pose une réserve puisqu’un joueur adverse n’était pas qualifié… On aurait dû gagner le match sur tapis vert et recevoir l’Olympique de Marseille au tour suivant. L’OM à Sapiac ça aurait été magnifique ! Avec Philippe Delcaillau, le président du club, on voulait créer quelque chose autour du foot dans une ville de rugby. Un partenariat avec « Leclerc », qui venait d’installer deux magasins dans la ville, devait se faire notamment grâce à Noël Le Graët qui était un ami du patron de la chaine de magasins. Il avait invité une délégation montalbanaise à un match à Guingamp. Mais dans l’avion, le Maire et l’adjoint aux sports ont convaincu le patron de Leclerc de sponsoriser plutôt le sport roi de la ville, le rugby… Avec cet argent, ils ont réussi à monter jusqu’en Top 14. Des fois ça se joue sur des détails politiques !

 

Comment le TFC est devenu votre deuxième club ?

J’accompagnais mon père voir l’US Toulouse à l’époque puisqu’il était photographe. Puis le TFC, c’est le club de ma région, le club qui m’a fait grandir professionnellement. Mon premier match que j’ai commenté, c’est un TFC-Lille en mars 1988. C’est le souvenir aussi du match contre le Naples de Maradona et de son pénalty raté que j’ai vécu de l’intérieur. J’ai aussi vécu en tant que correspondant la période Francis Andreu qui est devenu un ami, les mauvaises années Labatut-Rubio. J’ai collaboré avec l’hebdomadaire « Feuille de Match » créé par Dominique Casagrande, Philippe Jarriot, Fred Denat et Thierry Verdier qui était un peu l’ancêtre de Footpy et on avait foutu la merde lorsqu’il y a eu la double descente, sportive et administrative. Ensuite, je n’ai fait que quelques matchs de National au Stadium avec l’arrivée de Sadran mais j’ai toujours gardé ce lien très fort avec le TFC. La seule fois où je n’ai surement pas été objectif à l’antenne, je me suis fait charrier pour ça d’ailleurs, c’est le fameux TFC-Bordeaux de la 38ème journée avec le triplé d’Elmander qui envoie le club en Ligue des Champions. Ce soir-là, c’était exceptionnel, incontestablement mon meilleur souvenir au micro avec le TFC, mais ça n’a pas trop plu aux supporters bordelais (rires). D’être là c’était vraiment cool.

 

Le club a connu des années difficiles, comment l’avez-vous vécu ?

J’étais inquiet de voir l’équipe péricliter ainsi ces dernières années, même si elle s’est sauvée plusieurs fois de justesse. La descente était pour moi inévitable. Il fallait qu’Olivier Sadran, qui a été un très bon président, passe la main. Et là les Américains avec le président Damien Comolli sont arrivés. Patrice Garande est le coach qu’il faut pour remonter. Puis il y a ce recrutement des joueurs par la « Data » qui m’a toujours fait rêver. Le TFC prouve que ça marche. Le directeur général Olivier Jaubert connaît le football comme sa poche. Bref, il y a les bons mecs aux bons postes.  Je croise les doigts pour qu’ils remontent. Comme ça, avec la Covid, les supporters reviendront au Stadium en Ligue 1 sans trop avoir vécu la Ligue 2 au stade et ça, ça me plairait. 

“Jano” présenté “Larqué foot” avec Jean-Michel Larqué, ici en 2003

 

“Commenter le TFC au Stade de France, ça serait génial !”

 

Êtes-vous surpris par le niveau de la Ligue 2 ?

J’ai vu des matchs de folie ! Je me suis pris au jeu de suivre la Ligue 2 grâce au TFC, le niveau est très élevé. Je pense que même un grand connaisseur de la Ligue 2 comme Samuel Ollivier (présentateur du MultiLigue 2 sur la chaine BeIn Sport), doit être incapable de dire qui va monter directement. Moi j’aimerais que ce soit Toulouse avec Troyes pour leur entraineur Laurent Battles que j’ai côtoyé quand il était joueur au TFC puis après sa carrière et que j’aime beaucoup.

 

Allons-nous vous entendre commenter le « Téfécé » cette saison ?

Je n’ai pas souvent commenté Toulouse ces dernières saisons mais j’espère le faire avant la fin de la saison, peut-être dans un multiplex Ligue 2 avec Benoit Boutron ou en Coupe de France s’ils se qualifient face à Rumilly. J’espère que les « Pitchouns » iront gagner là-bas et que surtout, si demi-finale il y a, qu’ils puissent recevoir au Stadium. Ou encore mieux qu’ils aillent en finale. Commenter le TFC au Stade de France, ça serait génial !

 

 

 

Commenter

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Plus de Grand format