Du haut de ses 19 printemps, Mathieu Navarro a déjà une certaine précocité en ce qui concerne l’arbitrage. Il est à peine lycéen quand il a décidé d’emprunter cette voie et aujourd’hui il officie dans les différentes catégories de jeunes et à différents niveaux. Dans notre nouveau numéro du jour, il répond à nos questions.
Quel est votre parcours dans le domaine ? À quel moment avez-vous fait le choix de devenir arbitre ?
Le contexte est un peu particulier. Je venais de faire un double surclassement pour passer de U17 à senior. Sauf que c’était compliqué avec la Ligue qui n’était pas d’accord. Donc je me suis intéressé à l’arbitrage puisque dans le même temps, c’est quelque chose qui m’a toujours plu, j’ai toujours voulu me mettre à la place de l’arbitre. C’est souvent celui que l’on critique le plus et ça me permet d’avoir une autre vision du football que celle que j’ai depuis mon plus jeune âge. Ce qui me passionne, c’est de faire respecter les règles et le football en soit.
Est-ce qu’avoir été joueur vous a apporté une certaine plus-value ?
Oui, ça a été bénéfique surtout sur le respect des principes. On se rend compte lorsque l’on passe de joueur à arbitre, que l’on ne connaît pas certaines règles. Notamment concernant le hors-jeu ou sur les mains. On passe à côté de beaucoup de choses lorsque l’on est joueur et ça m’a permis de mieux comprendre les règles. J’ai également amélioré mon placement. J’observe celui des joueurs et je me déplace en conséquence.
Comment vous vivez le match ? Est-ce que parfois vous avez un regard de joueur ?
Quand je suis dans mon match, je suis concentré sur le ballon et le jeu. Je ne regarde pas trop les joueurs parce que je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour faire mon travail. C’est déjà assez compliqué d’arbitrer et suivre les actions. Donc non, j’essaye de rester concentré dans la rencontre. Quand j’arbitre dans les divisions plus inférieures en départementale, et que le jeu est un plus posé, à ce moment-là, je me permets de faire quelques remarques dans ma tête sur les erreurs que peuvent faire les joueurs.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez durant les rencontres ?
Les principales difficultés que je rencontre sont plutôt les joueurs, en général, ils ne sont pas d’accord avec les choix que je peux prendre et ça peut créer de la tension. Notamment dans les rencontres à enjeu. Sinon la plus grande difficulté, c’est de supporter les critiques, surtout celles du public. Les joueurs et entraîneurs, je peux les sanctionner et surenchérir si jamais. Les spectateurs, je ne peux rien faire contre eux et parfois, c’est lourd.
À quel niveau souhaitez-vous officier ?
J’aimerais monter en National, je m’entraîne d’ailleurs pour ça. Les matchs sont beaucoup plus intéressants et il y a surtout plus d’intensité.
Quelles sont les principales qualités d’un arbitre ?
D’abord l’impartialité et un certain sens de la justice aussi. Ensuite, un arbitre doit bien travailler sa gestuelle, il doit être clair et imposer son respect au joueur. Ça passe par une certaine élégance. Il doit faire preuve de prestance. Sans oublier son vocabulaire puisqu’il doit bien s’exprimer.
Chronique signée par:
– Julien Schmitt et Daniel Feuillade : Conseiller Technique Régional de l’Arbitrage
– Karim Toureche et Sébastien ROYUELA : responsables du pôle relation avec les clubs et relations entre la commission Régionale de l’arbitrage CRA et les CDA (commission départementale de l’arbitrage)
– Frederic Hostains le président de la CRA
– Footpy Rédaction
