Interview

Les jeudis de l’arbitrage – Vincent Récoché, un arbitre de longue date

Vincent Récoché est à gauche de l'image

Pouvez-vous vous présenter et m’expliquer votre carrière d’arbitre?

Je m’appelle Vincent Récoché, j’ai 44 ans et en dehors du foot, je suis cadre dans le secteur privé. J’ai commencé l’arbitrage à 15 ans car mon club Bourges n’avait plus d’équipes dans les catégories supérieures. Il fallait donc faire un choix entre changer de club ou poursuivre à Bourges en devenant arbitre. Et après 29 ans de carrière, j’arrive à être présent sur des matchs de R2 en temps qu’arbitre de touche et arbitre central en régional 1. J’ai fait le choix du cœur en restant au club, et cela m’a permis d’atteindre un niveau que je n’aurai pas atteint en tant que joueur.

Comment est-ce que vous avez eu cette envie d’exercer ?

Au début, l’arbitrage était assez compliqué car je n’étais pas passionné. Mais j’ai voulu suivre les traces de mon père. Il a arbitré seulement deux ans mais cela a suffi à me plonger dans l’arbitrage très tôt. Lorsque je suis arrivé sur Toulouse, j’ai pu compter sur un homme, Alain Sibra, qui m’a été d’une aide précieuse dans cette formidable école de la vie qu’est l’arbitrage.

Pourquoi arrêter ?

J’ai arrêté par rapport à mon corps car même si je n’ai que 44 ans, mon Ernie discale a été diagnostiquée il y a plusieurs mois. Grâce à la force des séances chez le kiné par exemple, j’ai réussi à tenir l’objectif initial qui était de terminer une saison complète. J’ai pris du plaisir car je me suis rendu dans des stades que j’apprécie, avec des clubs faciles à vivre et des paysages splendides.

Le fait d’accéder au haut niveau ne nuit pas à la proximité avec les joueurs ?

Non, c’est même l’inverse. Il y a plus de discours et de communication entre arbitres, clubs et joueurs. A bas niveau, on joue davantage avec l’émotionnel alors qu’en R1 ou N3, le niveau n’est pas le même. Les joueurs y mettent du sérieux et du professionnalisme et nous poussent à faire de même au niveau arbitral. Ce qui est bien à haut niveau, c’est que l’arbitre, on le laisse tranquille et on ne le conteste que très peu, ce qui n’est pas le cas en départemental. Après, il y a forcément la personnalité qui compte et tout le monde n’arbitre pas de la même façon. L’entente avec les joueurs résulte de l’expérience. Avec le recul, on se calme et on apprend à se mettre en retrait sur le terrain, pour laisser le plus de lumière aux 22 acteurs.


Et cela n’est pas devenu usant mentalement au fil des années ?

Non, je n’ai toujours pas d’usure mentale. Je prends un maximum de plaisir depuis le début de la saison avec des matchs qui se sont toujours bien passés alors que mes collègues ont parfois eu à gérer des situations difficiles. Je suis certainement bien tombé sur chacun de mes matchs mais l’arbitrage joue aussi. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas envie d’arrêter.

Vous nous parliez de votre Ernie discale, s’entretenir physiquement est important pour les arbitres?

Oui, l’exigence physique pour les arbitres est très importante. Même si en 29 ans de carrière, je n’ai pas toujours été irréprochable, j’ai pris le plus de plaisir les années où j’avais une bonne condition physique. Selon le niveau, il n’y a pas la même intensité de jeu mais le physique est nécessaire à tous les niveaux car l’arbitre est toujours celui qui court le plus sur un match.

Le football amateur a-t-il évolué depuis vos débuts ?

Oui, il est plus rapide, plus intense. Et c’est grâce à ces changements que je n’ai jamais voulu arrêter d’arbitrer.

Votre carrière se termine dans un mois alors ?

Oui, je finis le 12 juin sur la dernière journée de R1 en tant que central. J’espère aller à Golfech mais ce n’est pas encore acté. Comme c’est ma dernière saison, je sais que je peux généralement choisir mes matchs. En tout cas, je m’arrête en N2, c’est une très belle carrière et j’en suis extrêmement fier.

Chronique signée par:
– Julien Schmitt et Daniel Feuillade : Conseiller Technique Régional de l’Arbitrage
– Karim Toureche et Sébastien ROYUELA : responsables du pôle relation avec les clubs et relations entre la commission Régionale de l’arbitrage CRA et les CDA (commission départementale de l’arbitrage)
– Frederic Hostains le président de la CRA
– Footpy Rédaction

1 Comment

1 Comment

  1. Lhomme Alain

    22/04/2022 at 23h14

    Bravo Vincent !
    Je te souhaite une belle médaille…

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